Alternative théologie : retour sur l’édition 2023

La quatrième édition de ce camp destiné à « faire de la théologie autrement » s’est déroulée du 25 au 30 août 2023 à Paris sur le thème : « Résister face aux injustices ». Elle était organisée par l’Église protestante unie de France (EPUdF) et l’Institut protestant de théologie (IPT) en collaboration avec le Défap.

Quelques-uns des participants et intervenants de l’édition 2023 d’Alternative théologie © Défap

Alternative théologie : quand on y goûte, on en redemande. Un lieu où des jeunes adultes impliqués dans leur Église peuvent échanger sur des thèmes qui les touchent, en lien à la fois avec leurs préoccupations quotidiennes, leur envie d’engagement, et leur foi… Victoire, qui fait des études de psychologie à Paris, avait déjà participé à l’édition 2022 organisée à Montpellier. Les rencontres qu’elle y avait faites avaient débouché sur des échanges qui s’étaient poursuivis tout au long de l’année. Prendre part à l’édition 2023, retrouver ces autres participants devenus entre-temps des amis, était pour elle une évidence. Jeanne, séduite aussi par la formule, met également en avant les liens forts noués lors de ces quelques jours, la diversité des intervenants et des moments destinés à stimuler les réflexions, alternant interventions d’enseignants, échanges, débats, témoignages… Cette diversité, ce « joyeux mélange entre réflexion, échange et convivialité », c’est précisément ce qui est recherché lors de ces camps pour jeunes adultes de 18 à 30 ans, qui ambitionnent de « faire de la théologie autrement ». La quatrième édition, organisée par l’Église protestante unie de France (EPUdF) et l’Institut protestant de théologie (IPT) en collaboration avec le Défap, s’est tenue du 25 au 30 août 2023 à Paris sur le thème : « Résister face aux injustices ». L’EPUdF est revenue sur cette édition 2023 à travers deux podcasts que vous pouvez écouter ci-dessous, et au cours desquels vous pourrez entendre les témoignages de Jeanne, de Victoire, mais aussi ceux d’Erwan, d’Emmanuelle et d’autres participants ou organisateurs…

Alternative théologie tient donc à la fois du camp de jeunes et du séminaire. Il s’agit de montrer que la théologie n’est pas qu’une affaire de spécialistes, que parler de Dieu, de sa foi, de ses questions, c’est à la portée de toutes et de tous. « L’occasion de faire de la théologie avec des gens qui ne sont pas des théologiens », selon le mot d’Elian Cuvillier, professeur à l’IPT-Montpellier et l’un des intervenants de ce rendez-vous. Pour Éline, membre à la fois de l’équipe du Défap et du réseau Jeunesse de l’EPUdF, et qui faisait partie de l’équipe d’organisation, il s’agissait de « donner de l’appétit pour la théologie, de la rendre accessible, peut-être de susciter chez les participants l’envie d’aller plus loin ; mais de manière alternative, avec les outils de l’éducation populaire. Et c’était là tout l’enjeu : réussir à travailler avec une démarche pédagogique à la fois populaire et universitaire. » Avec des intervenants dont certains étaient des professeurs de théologie, d’autres non ; et des modules favorisant les échanges avec les participants.

Des journées très rythmées

 

 

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Le choix du thème de cette année était parti d’une réflexion initiée par le Défap, et lancée au sein du réseau Jeunesse de l’EPUdF, sur les discriminations (un sujet qui trouvait des échos dans l’exposition « Deviens un héros », achetée par l’EPUdF en partenariat avec le Défap). Puis, au fil des réunions avec les enseignants de l’IPT, cette thématique a été élargie aux injustices, et aux moyens d’y résister. Avec au final trois axes : l’un s’intéressant à la finalité (à quoi on résiste ?), un autre à la personne impliquée (qui résiste ?), et un troisième aux moyens (comment résister ?). Pour les illustrer, aux côtés des divers intervenants et des enseignants de l’IPT, des témoins sont venus évoquer leurs engagements. C’était le cas de Rodolphe Gozegba, venu de Bangui pour faire un doctorat de théologie en France avec le soutien du Défap, puis retourné en République centrafricaine pour y fonder une association : A9, une structure impliquée à la fois dans l’environnement et la cohésion sociale. Elle s’est fait connaître notamment à travers un programme d’agriculture urbaine, qui a permis de former des centaines de familles de la capitale centrafricaine. C’était encore le cas de Marilyn Pacouret, impliquée dans le programme EAPPI : cette initiative du COE (Conseil œcuménique des Églises), dont le nom complet est Ecumenical accompaniement program in Palestine and Israel, soutient les efforts de Palestiniens et d’Israéliens engagés pour la paix dans leurs actions non violentes pour mettre fin à l’occupation. EAPPI est soutenu par le protestantisme français depuis ses origines en 2002. En France, le suivi administratif des volontaires qui y prennent part est assuré par le Défap.

Intervenant sur le module « Qui résiste ? », Éline Ouvry a été amenée à évoquer la formation des volontaires au Défap, qui peuvent être confrontés à des situations difficiles en cours de mission : « On invite nos envoyés à ne pas se positionner comme des sachants et des sauveurs, mais plutôt à être dans une posture d’écoute pour trouver comment travailler avec les partenaires ». L’occasion de s’initier à un exercice d’écoute active pour apprendre à ne pas projeter ce qu’on perçoit comme besoin de l’autre… Mais au-delà des séances de brainstorming, des débats et des ateliers, il y avait aussi ces temps spirituels quotidiens : « God morning » – une lecture et un chant pour commencer la journée… Alternative théologie a aussi emmené les participants hors des murs de l’IPT, lors d’une visite du Défap, ou encore d’un culte à la paroisse EPUdF de l’Oratoire.
 

 

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