Jésus se rendit ensuite à la maison. Une telle foule s’assembla de nouveau que Jésus et ses disciples ne pouvaient même pas manger. Quand les membres de sa famille apprirent cela, ils se mirent en route pour venir le prendre, car ils disaient : « Il a perdu la raison ! »

Les maîtres de la loi qui étaient venus de Jérusalem disaient : « Béelzébul , le diable, habite en lui ! » Et encore : « C’est le chef des esprits mauvais qui lui donne le pouvoir de chasser ces esprits ! »

Alors Jésus les appela et leur parla en utilisant des images : « Comment Satan peut-il se chasser lui-même ? Si les membres d’un royaume luttent les uns contre les autres, ce royaume ne peut pas se maintenir ; et si les membres d’une famille luttent les uns contre les autres, cette famille ne pourra pas se maintenir. Si donc Satan lutte contre lui-même, s’il est divisé, son pouvoir ne peut pas se maintenir mais prend fin. »

« Personne ne peut entrer dans la maison d’un homme fort et s’emparer de ses biens, s’il n’a pas d’abord ligoté cet homme fort ; mais après l’avoir ligoté, il peut s’emparer de tout dans sa maison. Je vous le déclare, c’est la vérité : les êtres humains pourront être pardonnés de tous leurs péchés et de toutes les insultes qu’ils auront faites à Dieu. Mais celui qui aura fait insulte au Saint-Esprit ne recevra jamais de pardon, car il est coupable d’un péché éternel. »

Jésus leur parla ainsi parce qu’ils déclaraient : « Un esprit mauvais habite en lui. » La mère et les frères de Jésus arrivèrent alors ; ils se tinrent en dehors de la maison et lui envoyèrent quelqu’un pour l’appeler.

Un grand nombre de personnes étaient assises autour de Jésus et on lui dit : « Écoute, ta mère, tes frères et tes soeurs sont dehors et ils te demandent. »

Jésus répondit : « Qui est ma mère et qui sont mes frères ? »

Puis il regarda les gens assis en cercle autour de lui et dit : « Voyez : ma mère et mes frères sont ici. Marc 3,20-35

 


Source : Pixabay

 

Plusieurs scènes des évangiles nous montrent Jésus très réservé par rapport à sa propre famille, même si d’autres scènes expriment l’amour qu’il porte aux siens, en particulier à sa mère !

Dans notre récit il doit faire face au désir d’emprise de sa famille qui le croit fou, dans un contexte où son succès auprès du peuple a attisé la haine de ses adversaires et donc la calomnie. S’il guérit, c’est forcément qu’il est en affaire avec le diable. Le pense-t-on réellement ? En tout cas l’argument a servi très longtemps en Europe pour brûler les guérisseuses qualifiées de sorcières.

La force de Jésus est de prendre au sérieux l’accusation et d’y répondre à deux niveaux.

D’abord par la raison : si moi-même je suis lié à l’esprit du mal, quel serait mon intérêt de chasser les esprits mauvais ? « Si donc Satan lutte contre lui-même, s’il est divisé, son pouvoir ne peut pas se maintenir mais prend fin. »

Mais après avoir utilisé la voix de la raison Jésus utilise celle de la conscience : Le mal existe, et il faut le combattre avec force et intelligence, comme un « homme fort » qu’il faudrait maîtriser. Mais pour cela il ne faut pas voir ou projeter le mal là où il n’est pas.

Alors où est-il ?

Jésus est clair : tout peut être pardonné, même les mauvaises paroles contre Dieu. Mais impardonnable est le péché contre le Saint-Esprit ?

Difficile à comprendre ? Fions-nous à l’intelligence de notre cœur, celle qui nous vient de Dieu. L’Esprit souffle en nous et pour nous faire connaître l’amour et nous le faire vivre vis-à-vis de notre prochain.

Si nous inversons le sens de l’inspiration divine au point d’y entendre le contraire alors nous devenons prisonniers de ténèbres épaisses et infranchissables. Nous mettons Dieu à la place du diable et le diable à la place de Dieu, nous déclarons bon ce qui est mauvais et mauvais ce qui est bon, nous déclarons la haine sainte et méprisons l’amour ! Ce faisant nous tuons notre âme.

Mais si nous sommes ouverts à l’amour de Dieu et que nous en vivons, alors nous découvrons que notre propre famille s’intègre dans la grande famille de tous ceux qui mettent leur confiance et leur joie dans le service de Dieu et dans l’écoute de sa Parole.

 

 


Création de Lamine Biaye, artiste peintre sénégalais qui pratique le récup’art.

 

Nous prions pour nos envoyés au Sénégal et pour tous les Sénégalais à travers un extrait du poème de Léopold Sedar Senghor : Elégie pour Martin Luther King

Cependant que s’évaporait comme l’encensoir le cœur du pasteur
Et que son âme s’envolait, colombe diaphane qui monte
Voilà que j’entendis, derrière mon oreille gauche, le battement lent du tam-tam.
La voix me dit, et son souffle rasait ma joue :
« Ecris et prends ta plume, fils du Lion ». Et je vis une vision.
Or c’était en belle saison, sur les montagnes du Sud comme du Fouta-Djallon
Dans la douceur des tamariniers.
Et sur un tertre siégeait l’Etre qui est Force, rayonnant comme un diamant noir.
Sa barbe déroulait la splendeur des comètes ; et à ses pieds
Sous les ombrages bleus, des ruisseaux de miel blanc de frais parfums de paix.
Alors je reconnus, autour de sa Justice sa Bonté,
Confondus les élus et les Noirs et les Blancs
Tous ceux pour qui Martin Luther avait prié.
Confonds-les donc, Seigneur, sous tes yeux sous ta barbe blanche :
Les bourgeois et les paysans paisibles, coupeurs de canne cueilleurs de coton
Et les ouvriers aux mains fiévreuses, et ils font rugir les usines, et le soir ils sont soûlés d’amertume amère.
Les Blancs et les Noirs, tous les fils de la même terre mère.
Et ils chantaient à plusieurs voix, ils chantaient : Hosanna ! Alléluia !
Comme au Royaume d’Enfance autrefois, quand je rêvais.
Or ils chantaient l’innocence du monde, et ils dansaient la floraison
Dansaient les forces que rythmait, qui rythmaient la Force des forces :
La Justice accordée, qui est Beauté Bonté.
Et leurs battements de pieds syncopés étaient comme une symphonie en noir et blanc
Qui pressaient les fleurs écrasaient les grappes, pour les noces des âmes :
Du Fils unique avec les myriades d’étoiles

 

 

En complément de cette méditation, retrouvez l’explication du texte biblique de Marc 3, 20-35 par Florence Taubmann, répondant aux questions d’Antoine Nouis pour Campus Protestant :

 

image_pdfimage_print