Etienne, rempli du Saint-Esprit, fixa les regards vers le ciel et vit la gloire de Dieu et Jésus debout à la droite de Dieu.

Il dit : «Je vois le ciel ouvert et le Fils de l’homme debout à la droite de Dieu.»

Ils poussèrent alors de grands cris en se bouchant les oreilles, se précipitèrent tous ensemble sur lui, le traînèrent à l’extérieur de la ville et se mirent à le lapider. Les témoins avaient déposé leurs vêtements aux pieds d’un jeune homme appelé Saul.

Ils jetaient des pierres à Etienne qui priait et disait: «Seigneur Jésus, accueille mon esprit!»

Puis il se mit à genoux et s’écria d’une voix forte: «Seigneur, ne les charge pas de ce péché!» Après avoir dit cela, il s’endormit. Actes 7,55-60

 

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La mort d’Etienne ressemble à la mort de Jésus : c’est celle des serviteurs témoins que rien n’arrête. Contrairement aux kamikazes qui haïssent le genre humain et aiment la mort, eux n’ont pas désiré la souffrance et n’ont pas sublimé le martyre. Mais ils n’ont pas hésité, par amour de Dieu et de la vérité, à affronter la cruauté humaine, dont ils savaient qu’elle les prendrait pour cible.

Si le courage des serviteurs témoins s’enracine dans le mystère de la foi et de l’amour, au point qu’ils implorent le pardon de Dieu pour leurs bourreaux, d’où vient que des humains, pris de folie ou de haine, ou encore armés d’implacables machines à  fabriquer des coupables,  donnent libre cours à une cruauté sanguinaire ?

Cette question n’est pas nouvelle ; lisons comment  l’historien romain Tacite décrivait le processus du bouc émissaire au moment de l’incendie de Rome sous l’empereur Néron :

 

Ni les moyens humains, ni les largesses du prince, ni les cérémonies religieuses expiatoires ne dissipaient la rumeur disant que l’incendie était d’origine criminelle. Aussi pour dissiper ces bruits, Néron trouva des coupables tout indiqués qu’il soumit à des tortures exemplaires, car leurs crimes les rendaient odieux. Le peuple les appelait chrétiens. Ce nom leur venait de Christ, supplicié sous l’empereur Tibère par le procurateur Ponce-Pilate. Leur funeste superstition avait été réprimée immédiatement mais elle refaisait surface, non seulement en Judée foyer de cette peste, mais à Rome où s’installent et se développent toutes les idées détestables et choquantes venues de partout. Dans un premier temps, on arrêta ceux qui avouaient. Suite à leurs dénonciations, une foule innombrable fut accusée, pas tellement d’avoir allumé l’incendie, mais d’avoir de la haine pour l’humanité. Leur mort était mise en scène : certains, recouverts de peaux de bêtes, étaient déchirés par les chiens; beaucoup étaient mis en croix ou brûlés; on en faisait brûler d’autres comme des torches pour éclairer le crépuscule. Néron avait réservé ses jardins pour le spectacle et il y organisait des jeux du cirque. Vêtu en cocher, il se mêlait à la foule ou bien il montait sur un char. Voyant cela, malgré leur culpabilité qui valait aux chrétiens des châtiments exemplaires, les gens éprouvaient de la compassion: ils pensaient que les chrétiens n’étaient pas exécutés dans l’intérêt public mais qu’ils assouvissaient la cruauté d’une seule personne. TACITE, Annales, XV, 44.

 

Quand la compassion germe, la lumière point à l’horizon !

 

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Nous prions pour nos envoyés aux Antilles :

Seigneur,
Dans un monde sans foi ni espérance,
Même si on me traite de fou je prierai.
Même si on se ligue contre moi, je prierai encore plus fort.
Même si on m’emprisonne, je conduirai vers toi prisonniers, geôliers et juges.

Aide- moi à susciter l’espérance parmi les désespérés, les étrangers, les réfugiés, les exclus.
Seigneur, à cause de toi, je crois que rien n’est perdu :
Que ton amour envers les hommes demeure le même.

Je te prie pour les semeurs de tristesse et de mort,
Pour les responsables irresponsables de ce temps,
Pour ton Eglise émiettée sur la terre,
Pour l’avènement du temps promis
Où le partage équitable se fera entre les nantis et les démunis,
Entre le Nord et le Sud, l’Est et l’Ouest.

Seigneur apprends-moi à prier,
A compter sur toi,
A œuvrer avec toi,
A prier encore et encore avec foi et persévérance.

Samuel Noutanewo

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